Durant mes années d'études, nous parlions des naissances des cités, de ces hommes qui voulaient élever du sol au ciel, une cité idéale...Des facteurs déterminant le développement d'une ville et le bienêtre de ses citoyens...
Entre toutes ces notions, d'urbanisation...deux noms qui revenaient souvnt :
Le Corbusier avec la ville de Chandighar (Inde) ou le brésilien,
Oscar Niemeyer et la ville de
Brasilia (Brésil).
Choisir d'être architecte, c'est développer son potentiel de créateur...Laisser une marque...Intervenir....
A un moment, nous traverse cette pensée folle de pouvoir participer à un projet grandiose, faire pousser une ville ou tout citoyen épanouirait...une cité simple et idéale...Pure utopie.
Oscar Niemeyer, fais partie de ces architectes qui ont pu matérialiser cette pensée, avec Brasilia, la capitale du Brésil.
Décédé cette semaine, il avait 104ans, même s'il réfutait être le chantre d'un dogme quelconque,
Oscar Niemeyer était bel et bien le dernier représentant d'une aventure architecturale particulière, d'un mouvement nommé "Architecture Moderne".
Parce qu'en plus, il n'a eu de cesse de défendre des valeurs d'humaniste, j'aimerais lui rendre un dernier hommage en vous présentant maintenant quelques uns de ces projets.
Tout d'abord , Brasilia , une cité née
entièrement de sa main, de celle de l’urbaniste Lucio Costa et du
paysagiste Roberto Burle Marx. Il y créa des bâtiments publics qui font
aujourd’hui office de manifestes de l’architecture moderne en béton, à
l’image de la cathédrale composée d’un bouquet d’arcs s’élevant vers les
cieux ou du Congrès national surplombé de deux coupoles inversées.
Brasilia ni la première utopie urbaine ni sans doute la dernière, cité à découvrir.
Même si c'est la création des bâtiments phares de Brasilia,qui lui a
valu sa renommée internationale, ses réalisations sont visibles
dans de nombreux autres pays.
Oscar Niemeyer a conçu plus de
600 projets architecturaux dans le monde entier et en a dirigé encore
plusieurs .
Parmi ces réalisations, figurent d'abord sa première grande commande publique, en 1940,
et qui lance véritablement sa carrière, et qui vient de Juscelino Kubitschek,
alors maire de Belo Horizonte, capitale de l’État du Minas Gerais. Sur
les bords d’un lac artificiel, dans le quartier de Pampulha,
l’architecte conçoit un yacht-club, une salle de bal, un casino et la
merveilleuse église Saint-François-d’Assise aux volumes rythmés comme
une succession de vagues habillées d’azulejos bleus. Un monument hardi,
aux courbes déliées, dont la réussite et le sentiment de plénitude qui
s’en dégage expriment l’une des convictions de l’architecte :
« Je suis pour les choses innovantes et belles dont l’audace et l’esprit créatif peuvent surprendre et émouvoir. »
Il réalisa aussi le secrétariat des Nations unies à New York, ou encore,
le siège du Parti communiste français, à Paris.
ce talentueux architecte était communiste:
"Je ne me tairai jamais. Je ne cacherai
jamais mes convictions communistes. Et celui qui me contacte en tant
qu'architecte connaît mes conceptions idéologiques. (...) Durant mes
conférences, j'ai toujours souligné que l'architecture n'était pas
l'essentiel. Ce ne sont pas des propos méprisants. Comparez
l'architecture avec la vie, l'être humain, la lutte politique, la
contribution que nous apportons tous à la société pour nos frères
déshérités. Que représente l'architecture par rapport à la lutte pour un
monde meilleur, sans classes ?"
De la lutte des classes, à la Vie magnifiée par la musique ou les formes, dans son parcours architectural ,
Oscar Niemeyer n'a jamais mis de côté ses valeurs
Pour preuve, sa dernière belle réalisation , en Espagne, et à son
avis sa plus importante en Europe:
le
Centro Niemeyer, qui est une porte ouverte à tous les arts et aux
manifestations culturelles, avec
«le dénominateur commun
unique de l'excellence», soulignait l'architecte
Oscar Niemeyer.
La vision de son créateur est basé
sur trois piliers: l'éducation, la culture, et de la paix.
Le Centro Niemeyer est conçu comme un aimant capable de réunir ces trois éléments,
capables d'attirer les talents.Il est et restera comme sa dernière grande oeuvre architecturale...
Nous terminerons sur ce clin d’œil de vie, de cet architecte engagé, qui aimait a répéter, que :
« Ce n’est pas l’angle droit qui
m’attire, ni la ligne droite, dure, inflexible, créée par l’homme. Ce
qui m’attire, c’est la courbe libre et sensuelle, la courbe que je
rencontre dans les montagnes de mon pays, dans le cours sinueux de ses
fleuves, dans la vague de la mer, dans le corps de la femme préférée. ».
Les œuvres d’
Oscar Niemeyer peuvent vous provoquer des réactions diverses
: bien, mauvais, splendide, horriblement laid... Mais elles ne peuvent pas vous laisser
indifférents.
Si j'ai voulu être architecte et designer, c'était aussi pour cela, inspirer, créer...en restant éthique.
Au revoir Oscar.
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